Max Linder fut le roi du cinéma burlesque Français et connu dans le monde entier au début du vingtième siècle. Personnellement, j'ai rencontré ce célèbre "Mousquetaire" cinématographique en 1980 à l'âge de douze ans. Selon mes parents, Il était tard pour veiller devant l'écran mais en baissant le son, j'ai pu voir le superbe montage réalisé par Maud Linder en 1963 : "En compagnie de Max Linder". Mais ce qui m'avait marqué, après la projection de ce film, c'était l'envie de savoir ce qui était arrivé à ce sympathique comique Bordelais dont l'image m'attirait de plus en plus vers une époque totalement révolue. Le 31 octobre 1925, avec sa femme, Max Linder s'était suicidé pour ne plus "vivre un enfer". Je devais dévorer tout ce que je pouvais trouver au sujet de ce prince du rire des débuts du cinématographe. Il aura fallu que je m'élance seul après le refus de mon éditeur pour écrire en 2003: "Max Linder, du rire au drame" qui sortira en mai 2004. Tant pis, je prenais en charge les frais d'édition pour près de 400 exemplaires. Peu avant l'édition, je faisais parvenir un manuscrit à Maud Linder à Neuilly qui me raccrochera au nez après avoir déclaré qu'elle refusait de cautionner ce travail. Quelle raison à ce refus? Maud Linder s'est déclaré "seule à faire aboutir ce genre d'ouvrage". Et pas moi, cela va de soi. On revient toujours sur la même cause: je ne suis pas connu! De plus, j'habite en province, je ne suis qu'un modeste correspondant de presse qui doit se contenter de son patelin...Pourtant, tout jeune adolescent, j'avais correspondu avec Maud qui m'avait proposé de me rencontrer sur Paris. Mon rêve aurait pu se réaliser. Car ma passion n'était pas feinte et loin d'être commerciale. Mais les livres sont sortis car j'estimais ne pas offenser la mémoire de Max Linder malgré l'aspect romancé de plusieurs scènes dans ce "roman historique cinématographique".L'hôtel Baltimore à Paris me prenait une centaine d'exemplaires. Ce palace était celui dans lequel Max devait décider d'en finir avec la vie. Quelques mois plus tard, cet hôtel retardait la séance de signatures que nous avions prévue dans un de leurs salons. La direction du Baltimore coupait court d'un coup au début de l'année 2005 à une éventuelle signature et ne voulait plus de livres... Quant à Maud Linder, elle est restée impassible à tous mes courriers y compris à celui que je lui ai envoyé quand son amie et secrétaire, Gabrielle Ducros ,quitta cette terre. Finalement, ce livre s'est bien vendu. La commune de natale de Max Linder, Saint-Loubès, en a acheté quelques-uns ainsi que le lycée de Libourne. Il me reste une trentaine d'exemplaires de ce livre-hommage dans lequel personne ne peut trouver un marque d'offense envers celui qui a apporté du rire 100 % détente, sans paroles, insouciant comme cette Belle Epoque qui allait se "fracasser" à partir d'un célèbre mois d'aout...1914. La plus belle des récompenses vient des lecteurs eux-mêmes qui m'ont souvent dit que cette histoire "Max Linder, du rire au drame" mériterait d'être adaptée pour le petit écran. Ce serait bien, car derrière le drame de Linder qui s'appelait l'attirance vers la mort et la fin, on pourrait lui rendre hommage une fois de plus même s'il faut relater une tragédie.