A travers mon blog je souhaite vous faire partager mes passions: l'écriture et le cinéma...
Les comiques ont-ils changé? Fait-on rire mieux de nos jours ou d'une façon plus cruelle? Faut-il être moqueur et méchant pour être un bon amuseur? Autant de questions que l'on peut légitimement se poser dans une époque quelque peu troublée par les troubles climatiques et autres peurs entretenues ou non par nos chers médias. Dans les années 10, à l'époque du cinéma primitif, il suffisait d'apparaître sur un écran et de prendre un coup de pied au derrière pour déclencher la rigolade dans la salle. Parfois, un comique comme Max Linder en France se détachait du lot en faisant preuve d'un peu plus de finesse, ce qui n'était pas toujours facile en raison de l'existence du cinéma muet jusqu'à la fin des années 20. Fernandel, Milton, Noël-Noël, Bourvil, Jacques Tati sont arrivés dans les années 30 à 40. Le cinéma français connaissait alors une variété de genres comiques qui ravissaient tous les publics. De la galéjade au rire normand en passant par les rois du boulevard comme Jules Berry ou Max Dearly, tout le monde y trouvait son compte. Dans les années 60, un nouveau comique dévastateur fait son apparition: Louis de Funès. Sa postérité est encore aujourd'hui largement assurée tandis que les Charlots et autres Aldo Maccione ont fait un tour et puis s'en vont... L'équipe du Splendid, Gérard Depardieu et de nombreux artistes se sont rôdés à la comédie française des années 80-90. Les années 2000 ont vu le rire communautaire faire son apparition, diversité olbige. Gad Elameh, Jamel, Elie Semoun, Dieudonné, Bedos évoquent la France d'aujourd'hui avec leurs mots et leurs attitudes. Sur scène, dans les cabarets et les salles ou mieux encore à la télévision, on rit aujourd'hui du malheur des autres. Plus qu'avant? Personnellement , je pense que oui. La férocité doit être de mise. Roger Pierre me disait à propos de quelques jeunes débutants dans le comique: "Ils veulent faire rire en faisant du Coluche mais en fait, ils font du sous-Coluche". Un autre spécialiste du rire, Jacques Maillot me parlait " de la fin des chansonniers en raison du désintérêt d'un grand nombre d'humoristes pour la politique" . Il est vrai qu'il n'est pas facile de faire marrer ses contemporains. Il ne suffit pas comme Bigard de se dépoiler ou comme Devos de jouer sur les mots. Non, pour être accepté, il y a toujours le petit quelque chose qui sort de l'ordinaire. Cela s'appelle la présence...