A travers mon blog je souhaite vous faire partager mes passions: l'écriture et le cinéma...
Né en 1901 à Neuilly-sur-Seine, Jean Loubignac a traversé le siècle discrètement en exerçant divers métiers dans le cinéma. Avant de disparaître à Romans dans la Drôme, le 4 mars 1991, ce cinéaste populaire avait projeté de rédiger ses mémoires. Malheureusement, nous n'aurons jamais les écrits de Jean Loubignac mais seulement ses souvenirs racontés avec sa voix si particulière. Tout jeune, Jean était passionné par les débuts de l'aviation et du cinématographe. Il optera pour l'aventure à la caméra en devenant reporter de l'époque pour "Pathé-Journal". Il deviendra rédacteur-en-chef de ces actualités et raménera en 1927 un des premiers reportages filmés de l'Île de Pâques. Au fil du temps, cet excellent technicien nouera des liens avec Maryse Bastié et Jean Mermoz, les pionniers de l'aviation mais c'est le cinéma qui le pousse à passer à la mise en scène en 1946 avec "Le voleur se porte bien". Une quinzaine d'autres films suivront dont le plus célèbre et le plus connu du grand public: "Ah les belles bacchantes!" en 1954, à la demande de Robert Dhéry qui préfère jouer plutôt que diriger une fameuse troupe dans laquelle se fait remarquer un jeune comédien d'une quarantaine d'années déjà bien agité: Louis de Funès. Jean Loubignac tourne en 1955 son dernier film intitulé "Coup dur chez les mous". A 55 ans, à peine, en compagnie de sa charmante femme, Gabrielle Tessier, originaire de Bourg-de-Péage, Jean veut prendre une retraite méritée. Finalement, ce sera dans la Drôme que le couple arrivera au milieu des années 70. Toujours discret, Jean Loubignac répondra toutefois présent quand un journal ou des admirateurs du cinéma viendront frapper à sa porte. J'étais de ceux-là il y a plus de vingt ans quand Gabrielle et Jean habitaient un quartier résidentiel de Bourg-de-Péage dans les années 80. Autour d'une bière, j'écoutais en vrac à l'époque les souvenirs de ce sympathique monsieur marqué par une existence chargée en travail et activités. Fernandel, Albert Valentin, Marcel Carné, Marcel Blistène...des plus ou moins connus, Jean avait toujours une anecdote à me raconter à leur sujet. Mais je n'avais pas de projet bien défini. Ne voulant pas trop le déranger, je me faisais rare les derniers mois de son existence. J'ai souvent regretté de ne pas avoir eu les connaissances actuelles dont je dispose sur le cinéma pour pouvoir discuter avec lui d'une façon plus intelligente. Mais j'étais jeune et j'enregistrais le "tout-venant". Quelques années après, sa veuve m'a reçu en compagnie d'autres amis qui connaissaient son mari. Nous avons entamé une relation amicale qui ne s'est jamais étainte depuis. On a souvent dit que le cinéma de Jean Loubignac était un cinéma sans prétention. C'est un peu vrai mais cela n'a rien de péjoratif. Jean Loubignac a signé des oeuvres destinées au grand public avec un seul souci: le distraire. Il y est arrivé même si ses films méritent aujourd'hui une réhabilitation de la part de la télévision à défaut du cinéma.
(Photo: affiche du film "Le gang des tractions-arrière" tourné en 1950 par Jean Loubignac).